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MÊME LES TROUS NOIRS PLEURENT

12 novembre 2021

LES MURMURES D'UN HÉMATOME



Avec des si, les dés sont pipés et les décisions tronquées. Avec des si, nous serions des dieux aux adieux rieurs , sevrés de la vraie nausée , celle qui prive d'oser, ivres d'oseille, de livres dorés, à l'oreé d'un monde nouveau où les invisibles brilleront tellement qu'ils brûleront les visages des singes menteurs.  Sans armes et sous la pluie, avec des si, l'hystérie se dissipe et les parasites sortent de leur trou. La roue tourne, et se décroche même, tellement les écorchés ont faim. Avec des si, nous pourrions nous parler sans filtres, en nous regardant dans les yeux, comme des enfants qui descendent les escaliers en courant, au bord de la chute, caressant la nuque d'un accident, des cicatrices sur les mollets, de la boue sur les genoux, débordant de possible, sans gêne et toujours debout. Avec des si , c'est plus joli qu'avec le temps, parce que tout irait plus vite et que Léo Ferré serait toujours là, assis sur un vieux tabouret en bois, à bourrer les touches de son piano d'une poésie qui s'écrit avec la bouche. Avec des si, je reviendrais en arrière, je lui dirais que je l'aime sans pudeur, je la prendrais dans mes bras , je n'aurais plus peur de m'abandonner, quitte à tout perdre autant tout donner, peut-être même que  j'irais mettre une balle dans la tête d'Adolf Hitler si j'ai le temps. Avec des si, j'aurais les yeux vairons de David Bowie, la moustache touffue de Freddie Mercury, le pif de Serge Gainsbourg et la tignasse de Jimmy  Hendrix . Je jouerais de la guitare avec la langue, un mégot dans la bouche,  dandy louche tardant à  coucher avec le diable. Avec des si, je déambulerais nu en plein jour,  arborant mes bourrelets comme des trophées, oubliant mes cicatrices,  que tout ceci n'est qu'une farce et que nous finirons comme des dindes farcies un soir de Noël, dans un EHPAD qui empeste un mélange de marrons chauds et de peste.  Avec des si, je serais  quelq'un d'autre , ou pas. 

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14 décembre 2020

LES FAROUCHES AUX DENTS CASSEES

De la fenêtre de ma chambre, le septième étage accueil un pigeon sur son coude de béton/ Les antennes pointent les nuages, tâches de lait au milieu du ciel, tétons d’acier à la recherche d’une bouche éternelle/  Le peintre, tout là-haut, balance des coups de pinceaux pour mieux redéfinir les courbes du Truman show/ Il est temps de faire cracher les cheminées d’une fumée blanche insolente/ De la buée joue avec les joues d’une vitre recouverte de larmes de pluie/ Jim Carrey saute dans le bus 60 en direction du paradis/  Ils ne sont plus qu’à quelques  pas de moi/ Les escaliers grincent comme des hanches usées au petit matin/ Les corps encore chauds se réveillent avec férocité/ Le café ouvre mes yeux au pied de biche/ Les loups approchent, un avis d’expulsion dans la poche/ Tu dors encore paisiblement, loin de cette merde qui recouvre les gens/  Une épaule nue éblouie la piaule/ Un grain de beauté discret, colibri marron, se pose sur le début de tes fesses caramels/ Le sable chaud de ta peau fait rougir la tapisserie qui se décompose en lambeau/  Le radiateur gémit et le chat miaule/ Quand avons-nous merdés ?  La chaleur moite de la nuit et des ecstasys qui fondent dans la bouche, chocolats qui cassent les dents mais qui  rendent moins farouches/  Dans le cube hermétique en acier, la musique faisait trembler les cages thoraciques/ Les basses lèchent les cœurs/ Les fantômes en sweat à capuche tremblent comme des peluches bon marché/ Il faisait bon de se mouvoir en se frôlant en ignorant la réalité, ce jeu où il est impossible de gagner/  L’onde des mouvements des épouvantails hypnotisés/ La sueur sous les t-shirt trempés/ Une langue glisse dans une bouche qui sent déjà les égouts/ Les visages se découvrent vulnérables et font face au dégoût/ Le jour se lève avec les cernes du diable/ La partie était perdue avant même d’avoir commencé/  Maintenant le piano joue tout seul la mélodie des Léviathans/ Une latte de tabac froid / Un mégot sur un sparadrap/ Une aiguille au creux de ton bras/ Des miettes sur les draps/ Le souvenir  d’une reine et d’un roi déchus amoureux de chocolat.

 

25 septembre 2020

PENDANT QUE LES AMOUREUX CREUSENT DES TOMBES

 

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La brume d'un baiser embrasé dans l'ombre d'une cage d'escalier/ Les portes claquent sur des cheveux laqués/ Les amants se mentent et jouent à faire semblant d'être grands/ Ses lèvres pulpeuses et vénéneuses/ Poison délicieux au milieu du chaos/ Il la mange comme un ange mange un mortel/ Affamé de son absence / Assoiffé de l'absinthe qui coule dans ses veines/ Comme un navire à l'agonie un soir de tempête/ Tout est déjà foutu, il le sait/ Il faut être fou ou amoureux pour continuer d'avancer en saignant des yeux/ Sur la pointe des pieds, ses seins pointent l'étoile noire/Une bougie danse un slow avec un courant d'air au fond du couloir/ Là, maintenant, le monde est en pause/ Il ose lui tenir tête et faire une offre que les dieux  ne pourront pas refuser/Courir avec elle comme dans un jeu vidéo/ Princesse Peach culbutée par Super Mario/ Au revoir son t-shirt blanc/ Des flocons de neige comatent sur ses épaules précieuses/ Du cristal, de la porcelaine, de la salive de soie/ Une plume perdue sous la pluie/ Un paon s'envole entre les flammes gelées/ Je ne veux pas être qu'un trou noir dans lequel les rêves se meurent/Rire et rougir/ Rugir et gémir/Maquillé avec la vérité/ Une erreur sublime pour mieux tomber/ Un cheval à bascule pour deux/Après tout, nous ne sommes que des fragments de rien trop fiers/ Des miettes de fatalité balayées par un vent sibérien/Des clowns fatigués aux rire forcés / Le silence apaisant après la baise/ Je chante son prénom dans ma tête/Impuissant face à tant de beauté/ La  face noyée par cette étrange créature/ Vagabond au milieu d'une bijouterie vide/Je tuerais l'automne pour être là/ Je braquerais le néant pour goûter à ce petit truc qui fait toute la différence/J'attraperais mes démons avec la langue/ Je regarderais la mort dans le fond des yeux/ L'orgue raisonne dans la terre glaise/ Plaqué contre le mur/ L'haleine chargée de gin/ Tonique va et vient de deux serpents entrelacés à bout de souffle/ Les écailles au bord de l'asphyxie/ Griffant un dos moite comme un chat épileptique/ Nous parlons avec nos yeux/Il est question de surprises/ De choses inexplicables/ De fusion/ D'alchimie/ De sa culotte sur le bord d'une table/ Nous brûlons sans feu, déjà cendres/ Dépassés par le blanc des draps/ Touchant la perfection dans la forme de son grain de beauté/ Déposé là par un paumé un soir de cafard/ Entre la courbe de ses reins interminables/ L'œuvre d'un génie qui ne le sait pas encore/ Une accalmie au milieu des cafards/ Un coquelicot sur le coeur d'une bête de foire/ Une cigarette encore allumée s'éclate sur la moquette usée/ Le jour assassin se lève déjà/ La fin d'un mouvement/ Le début des ombres/ Injustes couteaux qui taillent la pierre pour en faire des diamants fadent/ Fanant les longs cheveux blonds/ Contemplant les chiens malheureux qui hurlent sur le toit d'un monde qui s'entête  à partir en couilles/ Les promesses fusent, s'usent et rouillent/ Assis seul au milieu d'une cuisine froide/ Un verre de Suze entre des mains abimées/ Je peux déjà distinguer la mélodie des bombes/ Pendant que les amoureux creusent des tombes.

 

 

4 août 2020

LES CERNES DU CHRYSANTHÈME

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J’ai vendu mon âme au diable parce qu’il porte des Prada/ Renié mes origines, brûlé la Pravda/ Les mains d’ouvriers aux cratères calleux / Des crapules endimanchées aux  manchettes  dorées/ Savants fous se jouant de l’humanité/ Célébrant l’été en plein hiver/ Transformant le noir du cambouis en billets verts/ Les toiles de Soulage  en crémaillère/  Des araignées qui règnent sur une fourmilière/ La nostalgie a une drôle d’odeur/ Celle de la tôle, de la mie du pain et du beurre/ La photo de mon daron dans la poche/ Ses poches sous les yeux/ Espérant un miracle sans un tacle par derrière/ La colonne vertébrale en morceaux/ Les genoux en vrac/ Du ciment sous les ongles/ Les samedis après-midi à la FNAC/ La Boum et les seins de Sophie Marceau/Le mime d’un clown au milieu du salon/ L’hymne de la nostalgie à la radio/ J’ai vendu mon âme au diable parce que les anges sont des lâches/ Traversant les nuages à la nage/ À  genoux sur le béton froid/ À  tenter de prendre la vie dans mes bras/ Un môme est momentanément invisible/ Les ombres en costume se consument/  Si la flamme s’éteint par flemme/ Le monde se fanera comme un chrysanthème.

28 juillet 2020

DU PISSENLIT SUR LE MACADAM

 

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La canette de Coca sert un cocard multicolore dans les bras/ Le type marche sans vraiment savoir où aller et pourquoi/ Une roulée entre deux lèvres gercées  pour un orfèvre déchu à Percée/ Un peu de tabac froid dans les poumons d’un rêveur tabassé/ La chute trop rapide de l’empire du pire/ Shakspeare expire un nuage de fumée nue/ Le cœur soldé dans un dépôt-vente/  La peau de chagrin sur les os / Des rêves tombés du camion/ Un grain de beauté dans le cou comme unique compagnon/ Là-bas les loups tranchent des carotides en claquettes/ Carottant les carences des yeux de ceux qu’ils appellent les « tapettes »/ Une cicatrice sur la joue pour jouer à l’acteur ou à l’actrice/ Robert de Niro tire comme il peut  sur un spliff factice/ Taxi Driver au drive du McDo/ Jouer au mac  ou à la Super Nintendo/ Otello en planque à l’hôtel du manque/ Une ligne de poudre, Zeus, le coup de foudre/ Les narines hument la naphtaline/Un rhume  et un rhum arrangé avec la faucheuse qui toque à la porte/ Un bouquet de chrysanthèmes dans la poche et les Fleurs du mal dans la main/ Il est temps de faire un deal avec le malin/ Celui dont tout le monde parle mais que personne ne voit/ Joconde à la tête de Che Guevara/ Caid embaumé au Hugo Boss/ Chef d’une armée de mômes fantomatique/ Sifflant comme des moineaux à la vue d’une bagnole de flics/ Un duvet en guise de moustache/ Une Duvel avalée à l’arrache/ Le rot d’un Rottweiler constipé aux stéroïdes/ Les astéroïdes traversent le ciel et les machines à laver tombent sur ceux qui vont taffer/ Ici poussent du pissenlit sur les marches de l’escalier/ Entre un mégot et un mollard desséché/ L’ascenseur est en panne et les poissons sont panés/ Ca sent les frites, le sang, l’adoucissant et le sapin qui pousse de l’autre côté de la Méditerranée/ Les vannes pleuvent comme la pluie à Vannes/ Celui qui a une bite en forme de marguerite ou le pied droit de Zinédine Zidane/ Les secondes durent des semaines, les semaines durent des années/ Difficile de quitter cette tour en béton armée/ Saruman le blanc trie les CV du quartier/ De l’autre côté du périphérique/ Entre féérie et colique néphrétique/ Un ange passe, un BMX aussi, Gollum puis une voiture de police/ Les sirènes grondent au milieu de la nuit/ Les tacos radioactifs au fromage assassinent les estomacs trop remplis/ Tchernobyl est aux portes de Paris/ Les paris pleuvent  et les ragots aussi/ Les rats quittent le navire avant de se faire harakiri / La Bac cherche du matos dans une chaussette Lacoste/ Le crocodile la mord/  Le coup part/ La nuit, tous les chats sont noirs.

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13 mai 2020

L'APOCALYPSE DES CORPS

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Déconfinement jour 5 - La nuit, je me réveille pour tromper l'ennui - La lune jouit et reluit à la surface de l'Ill, laquant les ombres d'orgasmes diurnes - Tout est trop calme entre les soupirs des strasbourgeois endormis - Le trot  d'un cheval abasourdi - Le cri d'une fourmi en cavale - Les étoiles roucoulent sur la toile - Debout, j'urine pour me soulager - Un jet chaud et lourd - Les carreaux en deviennent sourds - La cuvette claque et l'eau jaillit - Quelques goûtes orphelines au sol - Cascades au milieu de nulle part, pendant que les tortues à vélo chargées de burgers, terminent de livrer leurs futurs successeurs - Pédaler pour ne pas perdre les pédales, les yeux rivés sur un écran dictateur   - Charlie Chaplin en Deliveroo vapotant un second souffle à crédit -    C'est le lot de ceux qui se lèvent tôt et qui croisent la route de ceux qui se couchent tard.

 

 

 

Tout est trop clame malgré le passage cadencé du tram - L'appartement d'un ange en pleine mascarade - Des perles de mascara au bord de l'implosion- Personne n'a tort ou raison -  La nuit je mens et je démens - Funambule sur la ligne des rêves - L'équilibre précaire d'Adam et Eve qui fument une roulée dans une bulle de sève - Le brouillard danse sous les plafonds - C'est l'heure de ceux qui touchent le fond - Les insomniaques, amnésiques de bonheur qui ne savent plus si nous sommes dimanche ou lundi - Assis au milieu d'une cuisine muette - Des miettes de rien - Des bons à tout - Contemplant les lampadaires qui veillent sur le macadam - Là où les macs jouent aux dames et où les anonymes de l'Eurométropole se croient à Paname.

 

 

Échec et mat. Matés par un microbe sans micro qui distribue la détresse a capella, nous défiant de nous rouler des pelles à distance, de nous toucher sur Skype, de monter sur la même selle, de lubrifier nos pensées avec du désinfectant ou du gel - Je n'ai pas serré ma mère dans les bras depuis trop longtemps - Errant à la recherche de chaleur, de peau, d'haleines familières chargées de souffre - Le Piton de la fournaise pitoyablement vaincu par une bactérie riante - Les corps au bord du gouffre.

 

Des masques sur des visages fatigués - La sagesse figée de sages ridés  - Le parfum du tabac froid d'Amsterdam - L'effroi de la fin d'une mise à bas - D'une mise en quarantaine - D'une mise à mort - La banquise au milieu du remord - Le doute d'un adieu bancal - Un doigt pointé vers moi -  Sans foi, ni loi - Les bouches sèches - Charnelles langues qui lèchent - Les corps tremblent et se cambrent à nouveau - La chambre aux fantasmes est à nous - Tout semble irréel et fou depuis que le virus se dessine sur le papyrus de nos destins - Un clou vénéneux dans la chair - Victime de la passion des cieux - Toucher le fond de son âme avec la ferveur du diable - Ainsi suis-je soulagé - Quand le chaos ronge les os - Quand le bordel coule dans mes veines - Quand nous gémissons et supplions - Les jambes tremblantes - Les mains attachées -  Princes du vide - Nous avons besoin les uns des autres pour nous envoler loin du froid des bancs anonymes - Pour un monde où les sentiments riment - Androgynes gonflés de sang - David Bowie avides du beau - Goliath aux lattes brumeuses.

 

 

 

J'ai cherché un oiseau dans les draps tâchés - Un léopard qui danse sur ce coussin innocent - Les complaintes d'un va et vient - Le bruit de la machine à laver - La pointe arrogante de ses seins - Flèches sucrées entre mes dents -  Un slow trop rapide sans les mains - Le cri d'un diamant brut - Personne ne m'entend - Je devine que nous sommes seuls depuis la nuit des temps. Lana Del Rey fredonne la fin du monde - Coronavirus -  Blue Velvet sensuel - C'est beau et triste à la fois - Des larmes de plaisir sur son dos tatoué - L'encre céleste sur la plaie du désir - Le matelas tremble de nos sanglots - Jupiter la voyeuse admire le spectacle - Les guitares crachent leur venin -  Plus rien ne sera pareil dans le regard bleu des gamins.

 

Mais les coquelicots sortiront du sol - L'ivresse de l'alcool  réconfortera les trous noirs en pleurs - A nouveau toucher son cou et prendre sa main entre les orties du matin - Une odeur de cendre et de feu - De la rosée dans les yeux - Une pince à épiler pour retirer une par une les épines de roses indolores - Quelques poils sur le rebord du lavabo - De la mousse à raser le passé - Du rouge pour recouvrir des lèvres orphelines - Gabrielle de Chanel - Un peignoir trempé pour deux - la nostalgie qui s'évapore.

 

 

Viendra alors enfin l'apocalypse renaissante des corps.

 

 

10 avril 2020

J'IRAI BOIRE DU CHAMPAGNE SUR LA LUNE

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Tu t'attendais à quoi en te présentant à ma porte - L'haleine chargée de vodka à colporter les ragots de hyènes parfumées - Empêtré  dans une mélasse d'embrouilles qui perdurent depuis la nuit des temps - Un taon assoiffé de sang à la recherche de chair innocente - Se poser sur le  cou trop naïf d'un animal doré pour le piquer à vif - Un bousier  portant le poids d'une boule d'emmerde sur ton dos voûté - La tête dans les pavés de pavots - Coquelicot qui fane au soleil -  Scoliose désemparée à la recherche d'un ciel étoilé sur le bitume - Pour toucher un peu plus le soleil et sentir l'odeur enivrante de la tune - Marquer le monde avec un opinel -  Pactiser avec les traîtres - Traire les petites frappes avec un cran d'arrêt- Frapper là où ça fait mal - Dans les veines ou dans les côtes - Pour une dose de farine coupée par Icare dans le sous-sol d'une tour en béton - Attendre ce train qui n'arrivera jamais -  Du pain perdu cramé au fond d'une casserole rouillée - Des œufs brouillés qu'on casse avec les poings - Des dents fatiguées à force de mâcher des amphètes  bon marché- Un forceps dans la tête depuis que tu es né - La sage-femme l'avait prédit comme un prophète de mauvaise augure en pédiatrie- Tu es différent - Tu as le regard d'un ange que personne ne pourra border - Poète défoncé parmi les fantômes borderline -   Tu n'échapperas pas à la malédiction des trous noirs - Stephen Hawking en soit témoin, tu es univers à toi tout seul - Un témoin de ce que les autres ne voient pas -  Les dieux du carnage trinquent à ta mauvaise destinée dans cette prison sans barreaux -  Les yeux rougis par la fumée qui rend fou - Le regard perdu  de Charles Manson jouant avec les membres disloqués d'un cadavre invisible -  Tu rends les coups sans en avoir pris - Manipulé par la colère d'Hadès - Noyant les voix intérieures dans l'absinthe et les Big Mac coagulés - Pactisant avec ceux qui marchandent les corps  derrière les vitres fumées de berlines à deux cent plaques -  Princesses Mononokee en bas résille à l'affut des loups qui passent - Une passe à cinquante euro - Un tour de passe-passe de quelques minutes interminables -  De la laque dans les cheveux - Des cils de biches - Les talons qui claquent au carrefour - Le Darfour en plein centre-ville - Tu pries le diable et méprises ceux qui ne vont pas dans la même église que toi  -  La main dans la poche - Des poches sous les yeux - Un chemin de croix miné de poudre blanche - Prêt à mordre le moindre signe de fébrilité- Pitbull gorgé de Redbull - Rien ne t'arrête -   Eddy est dans un sac en plastique et toi tu mastiques le bout d'une clope comme un cloporte -   La virée d'hier soir laisse des traces - Une chemise Lacoste tachée de sang -  Le crocodile saisit l'antilope avant de la noyer - La foule de la nuit avant le confinement - Nous étions trop confiants, éblouis par la promesse du petit matin- Rois parmi les mortels - Amis amoureux parés d'éternel -  Les corps qui se frôlent et se percutent maladroitement - Les mégots qui se perdent dans le caniveau - Le requiem des klaxons de chauffeurs de taxi frustrés - La ville se perdait et se mélangeait comme une langue serpente entre les cuisses   d'un ange - En quelques secondes tout a basculé - Une chute sans casque brisant les os et les rêves - La sève chaude sur les mains - Courir dans les rues sombres pour fuir l'appel des sirènes - La lueur des gyrophares - L'ombre d'un trou qui sent l'urine - Les ruines du temps où nous piquions quelques centimes dans le portefeuille de nos mères - Les Cités d'or et les Malabar - Les dents en or à jouer les molosses - Ils arrivent dans l'escalier en hurlant - Le taser crache son venin - Un mauvais teaser avec Lino Ventura et Jean Gabin - Les affranchis avec une mauvaise fin - La carcasse amaigrie tombe au sol sous le regard médusé de quelques acariens qui comatent - Spasme d'un orgasme involontaire - Ejaculation précoce électrique - Tremblant comme un éléphant dans un cirque - Le regard vide, tu sais que je t'observe impuissant par le trou de la serrure - Mon oeil se dilate et des pétales nacrées de tendresse s'écrasent au sol - Nous sommes connectés mais il est temps que tout ça s'arrête - Un bluetooth malsain - Saint-Google, Saint-Amazon sauvez-nous - Des poissons sans arrêtes sortis de l'eau - Le jeu est terminé - Tu baves l'écume de ta singularité et murmure quelques mots avant de disparaître menotté dans le fourgon d'ombres déguisées en GI JOE. Tout se mélange- Le carnaval de Rio de Janeiro- La plage de Venice Beach -Le bal de fin d'année - Le sable chaud et ta peau caramélisée - Martin Scorcese tirent sur un cigare – Le TER à destination de Nice entre en gare - L'ecchymose de Neptune - Les fesses nues au sommet des dunes.T'inquiètes pas frèrot. Ce soir j'irai boire du champagne sur la lune.

 

 

 

 

25 mars 2020

LA MESSE DU LEVIATHAN

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Désarmé de toi – Une tuile qui glisse sur le toit – Désemparé sans gilet pare-balles – À tourner en rond dans l’appartement comme un poisson rouge  condamné à mort – J’étais bien con de ne pas t’avoir dit je t’aime une dernière fois – De me mettre à nu ailleurs que sur mon balcon – Sombre idiot seul au bal de fin d’année – Assis sur les marches  à vous regarder danser- Sombrant dans un punch d’alcool frelaté – J’envie ceux qui restent en vie – Je leurs en veux aussi – Quand l’étoile filante est passée sous mes yeux – J’ai fait un vœu – Que la lune  m’assassine si je me mens – Que la soie sert mon cou jusqu’à ce qu’il craque – Que la foudre tombe sur les chrysanthèmes de mes pensées – Je ne serai plus un fond de verre – Un vers à moitié luisant – Je veux avoir la peau moite –  Me rouler dans la ouate du soir - Transpirer ailleurs que sur les pages d’un cahier à spirale -  De sentir le râle des brûlants – De briller dans les yeux des enfants -  D’attirer les papillons ennuyés -  La rébellion injectée dans les veines – Un riff désarticulé -  Des singes sur la banquise – L’excès qui hurle qu’il arrive – L’abcès crève et se vide – Eve tripe sous acide – Adam est à genoux les yeux humides – L’hystérie d’un tueur en série qui n’a plus de proie – Un roi stérilisé de ses propres peurs – Le temps court déjà – Les volets claquent  dans la clameur des dieux- Les corbeaux volent sur le dos  – Il se passe quelque chose dans ce corps qui trépasse – Un shoot d’adrénaline – Une ligne de vie qui pousse sur la main – De la  farine invisible  plein les narines – Dans la chapelle derrière la maison – Les vitraux se roulent des pelles – Trop d’abstinence – Pas assez d'absinthe – La messe est dite en verlan – Les enfants de  cœur slament – Fendant  les larmes qui coulent sur des joues trop gonflées – Aux lames citoyens – Troyens amers – Armée de vivants  sans chef– L’art d’aimer – Aimanter par tout ce qu’il y'a à rattraper – Il est encore temps de croquer les citrons sucrés – De monter les cygnes aux ailes noircies – De vivre des premières fois – De sentir la grâce de Venus – De sombrer sur les sentiers vénéneux – De se piquer – De se perdre  dans l’herbe mouillée – Tendrement déboussolé et grelottant – De sentir le souffle sulfureux du  Leviathan.

 

23 mars 2020

LE ROI DES GUEULES CASSÉES

 

 

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Les gueules cassées cherchent à se caser – Flirtant avec la solitude des condamnés – Jusqu’à ce que la nuit  vienne les border – D’une couverture dorée en  bordure de périphérie – Là où les bois restent muets – Où le muguet se met à chanter – Les visages cabossés se cherchent des yeux – Un chien fidèle sur les genoux – La gorge nouée par une journée à faire semblant d’exister – Le ventre colérique vide de tout – D’un morceau de pain perdu – D’un trop-plein de rien – Les feuilles murmurent dans le vent –  Le feu berce les peaux ridées - Un recueil dans la tête – Une arrête de néant coincée dans la gorge – Le goût du sang  dans les entrailles – Une tenaille qui coupe la faim – Au moins jusqu’à demain matin – Les étoiles se placent dans le ciel – La lune se met en veille – Couchés sur l’herbe grasse – À errer dans l’immobilité – Dans des contrées inhabitées – Avec en fond, la guitare sensuelle de Johnny Cash – Une histoire d’amour impossible – Entre une luciole bourgeoise  et un hérisson qui sort de prison – Des yeux fuyant entre les buissons – Le souvenir sans bruit d’une autre vie – D’une douche chaude – Et des draps parfumés à la lavande –  Se retourner pour se coller à elle – Sentir sa peau brûlante – Des mèches de cheveux blondes sur les lèvres – La courbe de son cou – Le souffle au ralenti – Pour s’endormir à nouveau – Drogués par la cadence des cœurs réunis – Emmitouflés dans un sac de couchage trop petit – Comme un cadavre froid qui rétrécit – À claquer des dents pour faire passer le temps – À grelotter à s’en mordre l’intérieur des joues – À jouer avec le dégoût pour continuer  à rester debout – Si le ciel pouvait dire quelque chose – S’il pouvait répondre aux prières au moins de temps en temps – Si la pluie pouvait cesser de tomber sur les tombeaux ouverts – Si les peaux meurtries pouvaient sentir le printemps – Les gueules cassées apprivoisent leurs démons – S’en remettant aux dieux et à la compassion – Embrassant la folie des hommes avec la langue – Tutoyant les vices et la déraison – Le démence guette les plus vulnérables comme un charognard – Une hyène prête à bondir sur sa proie – Alors autant se rouler une clope – Et bavarder avec les cloportes – Faire l'amour à des fantômes maquillés - Voler sur le dos d'une chauve-souris échaudée - Partager ses peurs avec une coccinelle égarée - Bienvenue dans l'enfer des gueules abîmées - Dans un monde où le Chapelier fou ne porte pas de chapeau - Où un morceau d'écorce et une mousse détrempée font office d'apéro - Où les morpions sont les pions d'une partie d'échec - Et où les lampions illuminent des visages disséqués. 

 

 

21 mars 2020

LES TENAILLES TROUBLÉES

       

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    Le téléphone coupé sur une table basse se noie dans une flaque de champagne tiède - Le coup de folie est parti tout seul entre un sourire et un verre de Martini - L'ammoniaque acidulé anesthésie les palais enivrés - Le colis piégé sera bientôt livré par un colibris doré – J’avais des raisons de partir au début de la nuit - Pour lancer un défi à l’ennui - Cette fille pourtant avait un truc en plus - Portant une robe brodée de milles lapsus - Les langues fourchent sur son cou- Les yeux louchent sur son décolleté - Elle danse sans chercher de sens à cette parade artificielle - Encensant les esprits malgré elle - Le rimmel cache les prières intérieures - Les épaules nues éblouissent les presque-morts - Cadavres roulant comme des bouteilles vides sous des canapés trop moelleux - De la cendre sur les mains - Rampant dans une canopée de corps et de parfums- La sueur sucrée des chuchotements - Serpents sensuels ondulant en susurrant - Lentement mais sûrement - J'avais raison d'aller prendre l’air – D’oublier de me pendre à son regard hypnotisant - Rayon laser sournois qui découpe le coeur en tranches de regrets - Zombies en file indienne à faire le guet - À quémander de l’amour comme des ombres errantes - Le signal d’un battement de cil - Les ailes d’un papillon en talons- À tâtons vers le monde des papesses, des mots doux et des tresses infinies - Sur la pointe des pieds - Le parquet lustré reflète la parade des âmes en rade - Lames de rasoir tranchant les certitudes et les poignets aux bracelets argentés - Le rouge des lèvres charnues - L'haleine chargée de gin tonic - Un pas hésitant vers l’inconnu - La frénésie mise à nue - Cambrure douloureuse tournoyant au milieu d'un salon cyclonique - Forceps écartant les doutes des sentiments rouillés - Qu'elles sont belles les failles timides - Hésitantes et maladroites - Boules de ouate détrempées- Lumineuses lucioles trop souvent éteintes - Fioles d’absinthe teintées de vent - J’avais raison de fermer la porte sans me retourner - Le diable s’accrochait déjà à la manche trop blanche de ma chemise – Les charognards survolaient ma carcasse fébrile - Imprégnant ma peau, mon sang et ma transpiration - Sans garde-fou et inspiration – En arc de cercle au milieu des nuages de fumée  - Pieds nus sur des brindilles de verre invisibles - Le désir éclaboussant les émotifs aux commotions illisibles - À bout de souffle, dans une flaque de bout épaisse - Un chien au bout d'une laisse - Sable mouvant de Chanel n°5 et de fausses promesses – J’avais raison de marcher sous la lune - De lui arracher son sac à main et d’incendier les étoiles fuyardes - Avant de me perdre dans le voile du  matin sans y prêter garde.                 

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